Qu’est-ce que la Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie (RAAC)?
Lorsque l’on parle de la récupération après chirurgie, on entend de nos jours le terme médical de Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie (RAAC): de quoi s’agit-il?
Ceci désigne une stratégie de prise en charge des patients optimisée avant, pendant et après une opération chirurgicale.
Cette stratégie de Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie a été Initiée au début en chirurgie digestive majeure. Les COLECTOMIES (ablation d’un segment du colon) ont été les premières interventions en RAAC. Les études ont montré de très bons résultats en terme de reprise de l’alimentation, premier lever et durée d’hospitalisation.
Elle a ensuite été étendue aux autres spécialités avec toujours le même principe : pour avoir un patient plus vite debout et autonome, il faut qu’il soit « confortable ».
Les paramètres à optimiser en Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie:
- La douleur: si l’on a mal on ne pourra pas reprendre son autonomie.
- La dénutrition : on prend en charge la dénutrition dès le préopératoire. En effet elle est source de complications et de retard de récupération.
- La sédation: le patient sédaté va être moins autonome et présente des risques de chute. Son état cognitif ne sera pas optimal.
- La reprise précoce de l’alimentation: on favorise une reprise du transit précoce et on lutte contre les nausées/ vomissements.
- Les drains et cathéters: on favorise leur leur ablation précoce. En effet, ils sont sources de douleurs et entravent la reprise de la marche. Les équipes de bloc (chirurgiens, anesthésistes et paramédicaux) travaillent dans ce sens de nos jours.
La technique chirurgicale en RAAC:
Elle est moins invasive (petites cicatrices. Il y aura moins de douleurs après l’opération et une cicatrisation facilitée. La chirurgie utilise moins ou pas de drain en post opératoire.
L’anesthésie pendant l’opération en RAAC:
Elle utilise des molécules de durée d’action courte . Cela permet d’éviter un reste de sédation inutile et délétère une fois l’opération terminée.
La lutte contre la douleur après l’opération:
On optimise l’analgésie notamment en évitant au maximum la morphine. En effet les dérivés morphiniques ont beaucoup d’effets secondaires même si ce sont des analgésiques très puissants (sédation, constipation, nausées et vomissements).
Les anesthésistes essaient de nos jours de s’en passer avec d’autres classes de médicaments. Ceci notamment avec le recours en complément de l’anesthésie générale des techniques d’anesthésie loco-régionale (on endort une partie du corps).
Des anesthésiques locaux de longue durée d’action vont ainsi soulager la zone opérée sans effets secondaires généraux.
Cette stratégie dynamique a régulièrement des avancées grâce à l’amélioration des connaissances, des techniques et des organisations.